Auvergne laïque n° 482 - septembre/octobre 2019 / ASSOCIATIONS

Ceyrat – Danses d’ailleurs et d’ici

Il y a 2 ou 3 ans, la section danse du Foyer des Jeunes de Ceyrat décide de devenir une association à part entière : Danses d’ailleurs et d’ici.

Et tout de suite (« aux âmes bien nées la valeur n’attend pas le nombre des années ») tout de suite donc, ces danses d’ailleurs et d’ici se mettent à faire tourner le monde autour de Ceyrat sous l’impulsion de la présidente Geneviève Moreau et d’une majorité de femmes. Car il faut bien le dire, les gars votent rarement pour la danse, en loisir principal. « Eperons » toutefois que des cavaliers se mêlent bientôt à celles qui sont déjà dans le manège.

Ce manège tourne chaque jeudi soir à l’Espace Culture et Congrès Henri Biscarrat. Le menu est concocté par la maîtresse de danse Catherine Aubert, animatrice bénévole.

Dans une ambiance chaleureuse, elle vous emmène à la découverte des danses traditionnelles de l’Europe, en ronde ou en ligne, à deux, trois, quatre ou plus, ou tous ensemble, avec les horas de Roumanie, les contredanses d’Angleterre, les sauts du Pays Basque, les sardanes catalanes… et les danses de chez nous.
La richesse des pas est infinie, il y en a pour tous les goûts et toutes les oreilles.

La danse est le plus sublime, le plus émouvant, le plus beau de tous les arts, parce qu’elle n’est pas une simple traduction ou abstraction de la vie : c’est la vie elle-même.

Ici, à Danses d’ailleurs et d’ici, il n’y a pas de mous du genou, ceux de la flemme et co, de la caste à niet, ici ce lot de danseurs n’a pas cours. Ou alors, dès la première animation, en octobre, ils retrouvent de l’énergie, « la vie elle-même », il leur suffit de donner la main et de se laisser guider.

Ce travail d’atelier se concrétise par des bals où des danseurs de tous âges, sur des musiques entraînantes de Pérotine ou d’autres musiciens invités (Dadja, Serge Desaunay, Abraçebraç…) emmènent le public, tels des hologrammes d’Aznavour, « au bout de la terre, aux pays des merveilles ».

Ces bals à l’ambiance conviviale, souvent avec les mêmes musiciens et des animatrices pour apprendre à danser aux novices, rencontrent beaucoup de succès. « Lors des derniers bals, la salle de l’ECC semblait presque trop petite. Tous les danseurs présents, qu’ils soient confirmés ou néophytes, ont contribué à la joie collective ».

Le prochain grand bal est prévu en mai 2020.

En attendant cette échéance, les Ceyratois sont passés dernièrement du dancefloor au grand écran avec le film
« Le Grand Bal » dont Télérama a dit :

C’est l’histoire d’un bal. D’un grand bal. Chaque été, plus de deux mille personnes affluent de toute l’Europe dans un coin de campagne française. Pendant 7 jours et 8 nuits, ils dansent encore et encore, perdent la notion du temps, bravent leurs fatigues et leurs corps. Ça tourne, ça rit, ça virevolte, ça pleure, ça chante. Et la vie pulse.
Accro aux bals traditionnels depuis son adolescence, Laetitia Carton, la réalisatrice, capte magnifiquement les corps-à-corps des danseurs et l’ivresse du mouvement. Ce film à l’énergie communicative restitue toute la magie d’une parenthèse chorégraphique.

La projection fut bien sûr suivie d’un « petit bal » car ayant slow à la bouche, ou danses collectives, ou danses de couples, le public voulait « vivre en direct la magie du film, avec là aussi une animation d’apprentissage des danses pour que chacun participe à la fête ».

Comme on le voit, l’association « Danses d’ailleurs et d’ici » garde son esprit de convivialité, ses rêves de partage et d’enrichissement culturels.
Elle reste enracinée à Ceyrat (elle ne se produit pas à l’extérieur), enracinée à l’ECC Henri Biscarrat (Henri Biscarrat, ancien maire de Ceyrat, fut pour les normaliens des années 1970, un prof de géo et d’histoire, plein de malice et d’humanité, dont les « somme toute, jeunes gens » résonnent encore en eux comme un cri de ralliement et de tendresse).

Avec ses musiciens, ses danseurs, ses intervenants comme Dominique Daron, ses animatrices, sa vingtaine d’adhérents, ses dirigeants, sa présidente, les cotisations et la subvention municipale, l’association « Danses d’ailleurs et d’ici » est bien armée pour faire danser le monde encore longtemps autour de Ceyrat, provoquer de belles rencontres et faire tricoter des milliers de jambes comme autant d’aiguilles qui, somme toute, sont parmi les plus aptes à ravauder le tissu social qui, dit-on, se déchire.