Auvergne laïque n° 485 - juillet 2020 / DOSSIER

Médecine libérale – Médecine épicerie

Soyez malades de 9 h à midi et de 14 à 18 heures sauf week-ends et jours fériés.

Les principes de la médecine libérale ont été définis en 1927. Depuis, sous la pression des syndicats médicaux  qui, jusqu’en 1990 faisaient la chasse au numérus-clausus, le nombre de médecins a décru au point que la France découvre au XXIème siècle, telle la poule ayant trouvé un couteau, les inconvénients des déserts médicaux. Les médecins libéraux ont beau jeu de couiner face aux difficultés qu’ils ont eux-mêmes créées au nom de la liberté d’installation. Si l’on ajoute à cela  la diminution du temps de travail des jeunes praticiens  et concomitamment, le vieillissement de la population, on se rend vite compte que la médecine dite de ville n’est pas en position de prendre la place qui lui revient dans l’accueil de proximité. Cette lacune rejaillit ipso-facto sur les services d’urgence de l’hôpital augmentant ainsi précarité des patients et mal-être du personnel.

                Mais tranquillisons-nous : des nonosses  ont été donnés aux médecins. Depuis 2015, la médecine d’urgence est reconnue comme une spécialité à part entière et le diplôme d’études spécialisées a été créé en 2017.  Il ne reste plus qu’à donner la gestion matérielle des SAMU et celle des hélicoptères tels DRAGON-63 à des gens dits de terrain, en tous cas  autres que les guignols à cravate du ministère de l’Intérieur dont l’Auvergne vient de percevoir  l’expression de l’incompétence la plus crasse : la pantalonnade vient de coûter 300 000 € au contribuable auvergnat et rhône-alpin.

                 « Absence d’un véritable service public de santé de proximité en amont et faillite du médico-social en aval, voilà les causes de la crise des urgences qui déstabilise tout l’édifice hospitalier. »